Bold Magazine : High Tech. Quand l’immobilier joue avec la réalité virtuelle

Publié le 13 décembre 2016
Source : http://boldmagazine.lu/

Texte: Raphaël Ferber

C’est une petite révolution dans le milieu du marché immobilier luxembourgeois: un promoteur propose de visiter certains de ses appartements grâce à la réalité virtuelle. On a testé ça pour vous. On vous raconte.Masque «HTC Vive» sur le nez, une manette dans chaque main, nous sommes prêt à nous téléporter dans un autre monde. Ou plutôt dans l’un des apparts de la résidence haut de gamme «Les Hauts du Kirchberg». Ce projet est lancé par LBH Immo, qui a décidé de surfer sur la vague de la réalité virtuelle en faisant appel aux services de la start-up française Cognitik. Résultat, deux logements entièrement modélisés et un buzz qu’espère réaliser le promoteur, pour un coût s’élevant à environ 10 000 euros. Si LBH Immo croît être le pionnier en la matière, cela devrait sans doute donner des idées à d’autres dans les mois à venir…Bref, nous voilà projeté sur la terrasse d’un appart’ de presque 81 m2, situé au rez-de-chaussée, les yeux face à la clôture en bois. On se retourne. Une table de jardin, deux transats installés face à la verdure… A travers les vitres, on aperçoit le salon, qu’on ne va pas tarder à découvrir. «Mais levez la tête avant d’entrer» nous lance la voix. La voix, c’est celle de Jean Daniel Hamet, président de LBH Immo, qui suit nos déplacements sur son écran. La résidence de trois étages se dresse alors sous nos yeux. La suggestion de notre guide du jour a le mérite de nous faire prendre conscience des volumes extérieurs de la résidence. On a beau être rôdé aux loisirs vidéoludiques, d’entrée de «jeu», on est quand même bluffé par le résultat.On pointe alors la manette tenue en main droite, qui fait office de rayon laser, sur le parquet du salon. En une pression sur un bouton, on traverse la baie vitrée pour se retrouver à côté du canapé. On marche un peu dans la pièce, mais la zone est limitée par un quadrillage bleu. Au delà, mieux vaut se téléporter si l’on ne veut pas se prendre en pleine face le mur (réel, celui-là) de la salle de test de LBH Immo!

On change le carrelage en une pression sur la manette

On visite tout : la cuisine, la salle de bain, les chambres… Un coup d’œil dans la douche, un autre sous la table de la salle à manger histoire de constater qu’on n’est pas face à une image fixe : oui, les pieds de chaises sont bien là. Dans la chambre, on s’est presqu’allongé dans le lit pour bébé ! On n’a pas entendu Jean Daniel Hamet se marrer, mais on se doute qu’il doit parfois se pincer les lèvres face à nos gesticulations. «C’est assez marrant de voir des couples se parler de la couleur du carrelage ou de l’agencement des pièces, et de se rendre compte à quel point ils investissent déjà les lieux» commente t-il. «Acheter sur plan est toujours une étape un peu difficile et la réalité virtuelle immersive permet de prendre conscience des volumes, de faire des tests, et de se projeter réellement dans son futur appartement.»

Car oui, on peut modifier son appart grâce à la manette tenue en main gauche et qui se révèle être un vrai petit tableau de bord. Exemple : on choisit la couleur et les dimensions du carrelage ou du parquet, on pointe le sol avec la manette droite, une petite pression, et c’est toute la surface de la pièce qui change. On ajoute un transat sur la terrasse, un fauteuil dans le salon. On supprime. On tente de placer une chaise au style contemporain. On se plante en repeignant le sol en rose, mais passons!

Jean Daniel nous téléporte enfin au troisième étage, dans un penthouse de 143 m2. On se penche par dessus la balustrade, histoire d’apprécier la vue sur la nature (reconstituée elle-aussi), les balcons et sur une ancienne maison classée, intégrée au projet et amenée à être rénovée. Ou comment ressentir un léger vertige dans le sous-sol de LBH Immo…

Bien sûr, les gameurs, les vrais, en ont vu d’autres, mais l’effet est quand même saisissant. Et l’exercice, qui peut sembler à la fois abstrait et un peu barbant pour certains en temps normal, devient ici ludique et bien plus concret. Même l’architecte des Hauts de Kirchberg s’est prêté au jeu, ce qui l’a amené d’ailleurs à affiner ses plans…

Mais vivre dans «notre» appart’ de 81 m2 dans le monde réel a un coût: sans le masque, il faut débourser plus d’1 millions d’euros.

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